(Voici le texte que j'avais commencé à écrire mardi avant que je ne sois débordée par les événements)
Non mais je vais finir par écrire un roman sur mes aventures d'appart. Ou alors je vais me partir une compagnie de gestion de sinistre parce que je commence à m'accumuler une sale expérience. Ou alors je vais aller voir J.E. Ou je vais consulter un de mes collègues de clinique. Ou je ne vais pas passer GO et tout simplement devenir une phobique sociale qui développe des compul
sions associées à des obsessions à chaque fois qu'elle voit de l'eau... c'est à dire quotidiennement puisque que j'en bois... vous savez... pour vivre et toute cette sorte de chose...
Vous aurez deviné qu'il y a eu un dégât d'eau chez nous. Oui, encore... En fait c'est presque rendu inutile de le mentionner, à partir du moment où je parle de mon appart, tous les gens de ma connaissance doivent y associer un écoulement d'eau d'une ampleur allant de "tiens, d'où vient cette eau " à " What the fuck, ça coule dans le salon" en passant par "bouh-hou-hou-hou".
Ben cette fois-ci on a atteint un nouveau sommet. On parle maintenant d'un " Oh my god... y'a une chute d'eau qui tombe de la fenêtre à Camille..." et s'en suit un bref moment d'incompréhension et une course folle pour évacuer les objets de la dite chambre et éponger l'eau qui en l'espace de quelques instants s'est répandue dans tout l'appart... touuuuuuut l'appart... en quelques minutes... partout... sauf dans ma chambre ( touche du bois, touche du bois). Vous voulez savoir toute l'histoire, la voici, vous vous en sacrez et en avez marre d'entendre parler de mon appart de cul... j'vous comprends. Moi aussi j'aimerais faire comme si c'était pas mon problème. Mais ça l'est. Alors sans rancune, on se reverra lorsque je recommencerai à parler de trucs plus "divertissants".
Mardi matin, le roi, la reine le p'tit prince...
Pour les autres, l'aventure commence un mardi matin, assez tôt. Une collègue du doc, Sabou et moi sommes à l'appart pour faire un travail. Originalement, on devait aller chez la collègue mais Sabou a décidé de faire son épicerie sur le net et on doit donc être présentes entre midi et 2hrs pm pour réceptionner la-dite nourriture. Finalement, c'est une bonne chose ( ou double bonne chose, mais chaque chose en son temps (ah utiliser le mot "chose" à l'excès)) parce que, oh surprise, des gars de construction sont là pour creuser tout le tour de la maison et (enfin) réparer nos (damnés) drains français (de cul). Ils commencent à creuser avec leur mini-énorme-pelle ( je sais c'est bizarre, mais c'est une version portative de la grosse pelle mécanique, alors comment décrire ça ?). Et moi je suis toute énervée, ils creusent partout, tellement qu'on se retrouve bloquées à l'intérieur,, impossible de sortir sans marcher en équilibre sur une planche. De toute beauté. Mais on est des professionnelles et après 1 hr de discussion sur tout et rien, on se met au travail. Mais voilà, Sabou à froid.
Elle va donc se chercher un chandail. Mais sur le chemin, ses pieds rencontrent de l'eau. Beaucoup d'eau. En plein milieu du couloir. Le temps pour son cerveau d'analyser que ce n'est pas normal (quoique c'est relatif, chez nous si c'est pas normal, c'est quand même pas innatendu..) son regard se porte sur le bas de la porte de lachambre de Camillle et elle remarque que le tapis gris est maintenant gris foncé.
"Les filles...." dit elle d'un ton paniqué. Ce qui nous fait accourir. Aussitôt que je me mets les pieds dans l'eau, je sacre et j'ouvre la porte de Camille. (avant, quand j'étais pure et parfaite, je sacrais jamais. Un jour la vie m'a rattrapée..) Et là je vois LA CHUTE. Non seulement le tapis est totalement innondé, mais en plus il y a maintenant une chute dans la chambre de Camille. Et elle n'est pas décorative. Son bruit, qui pourrait être relaxant dans un autre contexte, est dans la situation plutôt inquiétant, mais pas autant que les gerbes d'eau qui "splachent" hors de la fenêtre. Et la je capote. Mais heureusement je capote de façon constructive. Je me précipite en courant et en manquant de me péter la gueule dans le couloir (qui est toujours et de plus en plus inondé faut-il le rappeller) pour aller prévenir les gens dehors qu'il y a quelque chose qui marche pas. J'ai aucune idée de ce que j'ai dit, mais je devais avoir l'air salement paniquée parce que les gars se sont précités à l'extérieur pour voir si ça coulait. Moi je suis retournée en dedans. Ils ont fini par fermer l'eau. J'ai des images très drôles d'un gars qui se contorsionne pour se mettre la face dans la fenêtre et me dire, à travers la fenêtre, que ça ne coulait pas à l'extérieur et de moi qui lui répond en essayant d'enlever toutes les photos qui se trouvaient sur les murs et les livres et autres objets qui étaient sur le bureau : "Je m'en fous, ici ça coule alors faite de quoi. " Non mais je suis constructive dans ma panique, mais faut pas me demander d'être trop cohérente ou précise.
Ils ont fait de quoi, l'eau s'est arrêtée de couler mais les dommages étaient fait. En l'espace de quelques instants, l'eau s'est infiltrée partout dans l'appart, il y en avait dans toute les chambres ( sauf la mienne, elle doit être sur une mini-butte), et là quand je dis qu'il y en avait, on parle d'un pouce d'épaisseur et plus dans les coins où ça c'était accumulé. Alors Sabou, collègue de psycho et moi on s'est mise à transporter tous les trucs de Camille dans le salon et dans ma chambre et à sauver ce qui pouvait être sauvé. Ensuite on a vérifier les autres chambres et c'est là qu'on s'est rendues compte qu'il y en avait partout. On a donc, suivant le protocole établi au fil des inondations précédentes, éteint tous les ordis et levé tous les fils, fermé les lampes et tout et tout.
Et n'oubliez pas que durant tout ce temps, on est coincées dans l'appart parce qu'il y a un fossé tout le tour de la maison et que malheureusement j'ai oublié mon pont-levis dans mon autre pantalon. Alors tous les trucs mouillés, ils sont séchés s'ils sont récupérables et entassés dans un coin si on s'en fout ou qu'il n'y a rien à faire avec tout ça. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a maintenant un matelas dans la cuisine et une commode dans le salon. C'est très chic, on se croirait en plein déménagement. Mais je tiens à affirmer que les gars qui réparaient les drains, qui étaient des anges, n'avaient rien à voir dans ce qui s'est passé. Ils se sont connectés sur une source d'eau dont la tuyauterie interne était brisée, mais ils ne le savaient pas et n'avaient aucune moyen de le savoir puisque la fuite était interne et non externe. Vous savez, ces gars sont mes héros pour plusieurs raisons : ils ont été très sympas et rapides à nous aider quand ça a mal tourné, ils ont réparé nos drains français et la fondation de la maison, ils ont proposé d'aider Nana à revenir dans l'appart, parce que le matin même elle était partie de la maison en talons hauts, sans se douter qu'à son retour elle devrait escalader un mur de terre et marcher en équilibre sur une planche de bois... on a donc demandé à un gars s'il ne pourrait pas la porter pour traverser le tout.. il a dit oui ! Mais elle n'est pas rentrée avant la fin de la journée et tout était pas mal réglé.
Dans la chambre à Sabou étrangement on a pas retrouvé beaucoup d'eau... elle est pourtant en face de la chambre de Camille. Plus tard, dans l'après-midi, on a découvert que le matelas qui était entreposé en dessous de son lit, avait absorbé la plus grande quantité d'eau. Quand on a voulu le mettre debout, il s'est mis à "juter" carrément. Dans la chambre à Odie, pas beaucoup d'eau, parce qu'elle est la plus éloignée de celle de Camille et qu'on a réagit super vite. Dans la chambre à Nana, sa corbeille de linge sale trempait dans l'eau, ainsi qu'une boîte mystérieuse. Il s'est avéré que la boîte elle contenait des questionnaires d'un sondage effectué par un prof de l'université pour qui Nana travaille. Quand on a vu ça, on a fait un beau "Shit" collectif et moi j'ai consacré mon temps à les sauver pendant que les 2 autres s'occupaient des trucs de Camille. Je suis heureuse de vous affirmer qu'ils sont tous corrects. Certains sont épouvantablement gondolés et jamais on ne pourra chacher au prof qu'ils ont passé à l'eau, mais ils sont tous lisibles et on a perdu aucune page alors moi je dis que c'est un miracle.
Bref, plus de peur que de mal, mais la peur, ça fait peur !!! J'ai aussi personnellement faillit me péter la gueule plusieurs fois en dérapant dans le pouce d'eau qui se retrouvait partout dans l'appart aux gré des irrégularités du plancher.
Mais parlant de miracle, voici quelques pensées qui valent la peine de s'y attarder...
- Qu'est-ce qui serait arrivé, si Sabou n'avais pas fait sa commande par internet, nous obligeant ainsi à rester à l'appart pour attendre la réception de la nourriture ? Je vous rappelle que l'Eau entrait à une vitesse catastrophique et que les gars de construction travaillaient dehors et non à l'intérieur.
-Qu'est-ce qui serait arrivé si Sabou avait pas eu froid à cet instant précis et n'était pas allée se chercher un chandail ?
-Qu'est-ce qui serait arrivé si Camille avait laissé son ordinateur portable dans la chambre ?
Pensez-y !!! Bip !
Moi je vais dormir !